On a trouvé à Pontailler jusqu’à 6 ponts pour franchir la Saône et des différents bras.
Figure 1: Atlas des routes de la Province de Bourgogne – route 25 – an 1759 – AD21
Un ancien pont est mentionné par M. Clément-Janin en 1882 avec la découverte à cet endroit de vases, ossements et une amphore.
Premières mentions en archives
On trouve très tôt, en 1387, la notion de grand pont de Pontailler. Dans les archives anciennes on n’a connaissance que de 2 ponts à Pontailler : le grand pont et pont Portote. Il est fait mention en 1530 du « grand pont de Saône du dit Pontailler, qu’est traversant la dite rivière de la rue de Saint-Jean jusqu’au châtel dudit lieu ». Fort de cette information, la notion de grand pont, pour les archives anciennes, sera retenue pour le pont aujourd’hui dénommé « pont Saint-Jean ».
Dès 1403, des réparations sont effectuées sur le « grand pont de Saône, dont les habitants de Talmay devaient payer la moitié». En 1404 est indiqué la « reconstruction de la charpente du pont-levis du pont de Saône, du baffroy d’icelui et du venteau ». Faut-il comprendre qu’il existe un second pont levis sur la Saône, côté Saint-Jean. Cela est peu probable, puisqu’il est question d’une porte en 1561 : « le receveur perçoit la somme de 9 livres 14 sous pour avoir fait construire à neuf une demi-porte de la ville de Pontailler, laquelle porte est sur le grand pont de Pontailler, à la charge du roi, dont a été besoin bien convenable ainsi la faire, pour raison du temps des guerres qui ont régné ceste année ».
En 1407, le pont fut emporté, d’où des « dépenses pour le grand pont de Saône, lequel fut desrochiez et s’en alla à avaul la rivière le bois d’icellui, la première sepmaine de février 1407, par l’oppression et grand force des glaces, qui adonc y venirent, et aussi s’en alla une partie des piles de pierre d’icellui».
En 1442 (du moulin), « des travaux exécutés au pont levis de la La Portote ».
En 1462 (Saint Eloi), de nouvelles « réparations diverses au grand pont de la Saône à Pontailler ».
En 1470 (du moulin), des ouvrages sont « faits sur le pont de la Portote, à Pontailler, lesquels le duc de Bourgogne était tenu d’entretenir, à cause de certains deniers levés à son profit dans les villages environs».
En 1582, « le receveur perçoit 8 écus qu’il avait déboursés pour le transport des bois du grand pont de Pontailler appartenant au Roi, dans lequel pont deux boulchées venoient d’estre rompuz et emmenez nytamment par les grandes innondations et débordement des eaux ».
En 1590, dans un extrait du terrier de la châtellenie de Pontailler, on trouve l’indication des 6 ponts de Pontailler avec la mention « six ponts de bois, à savoir, le grand pont de Saône, près le Chastel de Saône ci-devant déclaré, en tirant à la rue Saint Jean dudit Pontailler, auquel y a cinq piliers de pierre ; et le surplus de bois, l’entretien duquel pont est à la charge du Roy… excepté la sixième partie des réparations dudit pont, que les habitants ont ouï dire être à la charge des habitants de Talmay… un pont dit la portotte, tirant au Comté de Bourgogne, à l’encontre duquel, du côté de vers ledit Pontailler y a un pont levis qu’ils ont dit être à la charge du Roy, et le pont dormant à la charge desdits habitants de Pontailler… un autre pont, dit le pont Tascon à l’issue de la rue Saint Eloy, tirant audit comté de bourgogne, qui est à la charge des habitants de Pontailler… le pont, appelé de la maladière, auprès ledit pont Tascon, tirant le long de la chaussée, et levée du dit Pontailler audit comté de bourgogne, lequel semblablement, est à la charge des habitants de Pontailler… sont encore sur ladite levée tirant audit comté deux autres ponts de bois ; l’un appelé le pont de Perrigny, lequel est à la charge et entretenement des habitants de Perrigny, et l’autre, nommé le pont de Varennes qui est aussi à la charge et entretenement de Soissons et Vielverge. »
Différents documents en archives mais difficilement lisibles portent mention des ponts, comme celui daté de 28 juillet 1619 au sujet du pont du moulin, et un second du 26 avril 1665 concernant le mauvais état du pont Saint Eloi et des réparations à y faire.
En 1691, le 24 avril, un devis est établi pour la réparation d’une pile au pont de Pontailler pour le corps de Garde (Pont Saint Jean).
En 1744, le 24 février, jour de foire à Pontailler, la débâcle des glaces a fortement endommagé deux ponts, les piles de pierre du pont Saint Jean sont intactes mais le pont n’est pas praticable. Au faubourg Saint Eloi, le pont de bois a été brisé et penche du côté où il n’est pas soutenu.
En 1753, il est construit un mur de quai (vraisemblablement pour soutenir la route) le long de la rivière Saône à l’entrée de la ville de Pontailler.
En 1759 l’ensemble des ponts sont fonctionnels et font l’objet d’une description dans l’atlas des routes de la province de Bourgogne
1799 (Saint Eloi) – emporté par les glaces, mise en place d’un bac
Le 11 pluviôse An VII (11 janvier 1799) un devis pour la construction d’un bac sur la rivière Saône à Pontailler pour remplacer le pont Saint Eloi emporté par les glaces. «Le bac ou bateau plat sera établi à l’aval de l’ancien pont dans l’endroit où il existe actuellement un chemin pour descendre à la rivière. A cet effet, il sera posé un câble ou traille d’environ quatre vingt dix sept mètres quarante deux centimètres de longueur, qui sera arrêté de manière fixe du côté de la prairie sur un pieu de deux mètres de profondeur avec une forte tête pour y fixer le câble. »
En 1806, le préfet par la voie de l’ingénieur en chef des Ponts et Chaussées du département propose au Maire de Pontailler l’établissement d’un bac compte tenu du délabrement du pont dit de Saint-Jean. Le bac est aussitôt construit, il a 12m de long. On lui adjoint un batelet qui a 9m de long et 1m de large.
Début 1810 (Saint-Jean), l’administration s’occupe de la reconstruction du pont de Saint-Jean. Le projet retenu comporte 5 travées d’un pont plat avec un tablier en bois. En 1815 les travaux sont complètement terminés.
Par courrier du 28 janvier 1820 (Saint-Eloi), le Maire de Pontailler se fait l’écho au Préfet de la Côte d’Or, « que la débâcle des glaces avait eu lieu dans la nuit et que le grand pont Saint-Eloi que l’on craignait voir emporté par lesdites glaces était resté sur pied… ce faible pont qui n’avait été construit en 1801 qu’ en provisionellement tombe en ruine de toute part par vétusté».
Vers 1840 (Saint-Jean), les réparations à faire sont nombreuses. On décide de remplacer le tablier en bois par des voutes en pierre. C’est ce qui a fait l’objet d’un projet le 24 février 1845, qui prévoit également la construction d’un pont provisoire en bois qui sera utilisé pendant l’exécution des travaux.
8 septembre 1944 (Saint-Jean), alors que les troupes françaises l’avaient épargné en 1940, il fut complètement détruit par les troupes allemandes en retraite. Seules deux piles restaient encore utilisables, les deux autres étant complètement détruites. Une passerelle provisoire fut rapidement installée, mais par suite des crues successives qu’il y eut à l’automne 1944, cette passerelle ne résista pas. Un pont de bois fut alors installé.
La reconstruction du pont passait par la démolition des piles déversées, et leur reconstruction ; la surélévation des anciennes piles et culées ; la construction du tablier. Les travaux de déblayage et de préparation du chantier ont commencés en octobre 1948. La reconstruction doit obligatoirement se faire par moitié, du fait que le pont provisoire occupe la moitié du tracé. Les deux nouvelles piles sont au même emplacement que les anciennes. Les quatre piles ont été surélevées d’environ 1.80m dans le nouveau pont. La nouvelle chaussée que supportera le pont sera plus large que l’ancienne (6m au lieu de 5m) avec deux trottoirs latéraux. C’est en 1948 que l’appel d’offre fut attribué. Il sera ouvert fin 1949.
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