LESCHEVIN Philippe Xavier – Un archéologue à Pontailler-sur-Saône (21) durant la Révolution Française

Philippe Xavier LESCHEVIN a procédé à des fouilles dans le lit de la Vieille Saône, partiellement asséchée pendant l’été de l’an X (1802), il conduisit une seconde fouille en septembre 1807. Le tout fut consigné dans des notices publiées et les artefacts déposés au Musée Archéologique de Dijon.

Philippe Xavier LESCHEVIN de PRECOUR  est né à Versailles, le 16 septembre 1771, Fils unique d’Augustin Leschevin de Précour, commis de la maison du Roi, officier de Monsieur, frère du Roi, et de Marie Françoise Sprote. Il fait ses études au collège d’Harcourt. Il travaille avec son père, qui avait été affecté, à sa retraite, au au bureau des archives de la maison du Roi, jusqu’aux convulsions de la Révolution, auxquelles ce père ne survit pas. Il pense à émigrer, y renonce à cause de sa mère, mais, suspect aux yeux de la Convention, est arrêté, jeté en prison et promis à une mort probable. Jeanne Elisabeth Delaporte, qu’il venait d’épouser, réussit à le sortir des griffes de Robespierre. En 1794, il entre comme élève à l’Administration des Poudres et Salpêtres. Au bout de quelques mois, il est nommé Contrôleur à Colmar, revient assez rapidement à Paris pour suivre les cours de Sage, Darcet et Fourcroy, et profite aussi des leçons de Brisson et de Daubenton. Affecté comme Commissaire à Vincennes de 1795 à 1798, puis à Luxembourg et à Trèves jusqu’en 1801, il se retrouve finalement à Dijon avec le titre de Commissaire en Chef. Il y restera jusqu’à sa mort, le 6 juin 1814, à l’âge de 42 ans, emporté par une phtisie pulmonaire, laissant quatre enfants, deux filles et deux garçons. Ces derniers, n’auront pas de descendance. Des deux filles, l’une, Cornélie, épousera Charles Blancharde des Fages, dont les descendants forment les familles Mizzi, et de Bois  l’autre, Caroline, s’unira à Etienne Marie Bailly, et leurs descendants : un garçon, sans descendance,  et deux filles Elisabeth, mariée à Louis Lévêque de Vilmorin, et Isabelle. Cette dernière, avec son époux Hyppolite Chauvin, constitue l’une des ancêtres de la famille Chauvin de Précourt.

Esprit intelligent et méthodique, sinon brillant, éclectique, curieux de tout, comme d’ailleurs beaucoup de ses collègues, à l’aube d’un siècle de grands développements techniques, Philippe Xavier Leschevin ne  s’est pas contenté de l’étude des minéraux, son activité principale, mais s’est aussi intéressé à bien d’autres domaines; que ce soit en sciences, beaux-arts (antiques en particulier) ou belles-lettres. J’en citerai quelques unes, concernant les sciences: gravure des pierres fines, culture de la vigne et œnologie, prévention de la grêle, élevage des moutons, préparation de la potasse, industrie du sucre de betterave, fabrication du papier. Il s’est même renseigné sur l’utilisation d’un papier noir, genre carbone, pour faire des doubles. Il suffit de parcourir la liste des académies et sociétés d’histoire naturelle, minéralogie, pharmacie, agriculture, mais aussi littéraires et artistiques, en France, Allemagne, Italie, Suisse, dont il a été membre ou associé, pour en avoir une bonne illustration. Outre les communications, rapports, notices, mémoires, qu’il a adressés à ces organismes ou fait paraître dans les revues de l’époque, telles le Journal des Mines ou le Magasin Encyclopédique, il a publié en 1812 un livre, intitulé « Voyage à Genève et dans la vallée de Chamonix, en Savoie » qui se veut une description « des sciences, des arts, de l’histoire et du commerce », de Genève d’abord, puis des villes et localités traversés sur la route jusqu’à Chamonix. Les critiques de l’époque louent la clarté et l’exactitude de ses descriptions, tout en reprochant un excès de méticulosité et un manque de chaleur. Il a aussi publié « Le chef d’œuvre d’un inconnu », sur lequel je ne possède aucune information. Il a même, à cause de son excellente connaissance de cette langue, traduit des ouvrages d’auteurs allemands. Et tout cela, malgré une santé chancelante, miné par une fragilité pulmonaire qui finira par avoir raison de lui.

 

Tanguy LEFEBVRE-DIBON, Paris

 

Les différents ouvrages de Ph. X. Leschevin

INTRODUCTION  sur les nouveaux poids et mesures suivi d’un traité d’arithmétique décimale; 1798 – EXPOSITION des acides, alkalis, terres et minéraux, etc; traduit de l’allemand de Trommsdorff, avec notes; 1802 –  LETTRE  du C. Patrin, membre associé de l’Institut, sur les roches glandulleuses du Pays de Deux-Ponts; 1802 – RAPPORT lu à l’Académie de Dijon, sur la découverte du phénomène de l’inflammation par le choc du bois carbonisé; 1802 – RAPPORT lu à la même Académie, sur des questions dont la solution doit servir de base à la confection d’un code rural; 1803 – NOTICE sur la fabrication de l’espèce de potasse appelée dans le commerce du Nord, Potasse fondue; 1803 – Notice sur les antiquités trouvées dans la Saône à Pontailler, département de la Côte d’Or, pendant l’été de l’an X; 1803 – NOTICE sur les fouilles faites pour la seconde fois, dans le lit de la Saône à Pontailler, en septembre 1807; 1808 – SUR L’EMPLOI de la stéatite dans l’art du graveur en pierres fines, par Ch. de Dalberg; traduit de l’allemand; 1803 – DE L’USAGE de la fumée dans les vignes contre les gelées tardives du printemps; 1805 – NOTICE sur un procédé employé dans le ci-devant Maconnais, pour prévenir la grêle et les orages; 1806 – L’ECOLE du pharmacien, etc; traduit de l’allemand de Trommsdorff, avec des notes; 1807 – LE CHEF D’OEUVRE d’un inconnu, nouvelle édition avec des notes, et une notice sur la vie et les ouvrages de l’auteur; 1807 – NOTICE sur M. Philippe-Denis PIERRES, ancien premier imprimeur du Roi; 1808 – OBSERVATIONS sur la troisième classe du Système bibliographique de Debure, 1808 – NOTICE sur l’ouvrage singulier intitulé : Lithographia viceburgenis, et sur la mystification qui y a donné lieu; 1808 – MEMOIRE sur le chrôme oxidé natif du département de Saône et Loire; 1810 – NOTICE sur le présence du zinc et du plomb, dans quelques mines de fer en grains, des ci-devant provinces de Bourgogne et de Franche Comté; 1812 – LETTRE à M. Millin, sur un ouvrage d’Entomologie de M. le Docteur Vallot (de Dijon); 1812 – VOYAGE à Genève et dans la vallée de Chamouni, en Savoie, etc. ; 1812 – Mémoire sur la constitution géologique d’une portion du département de la Côte d’Or, etc; 1813 – RAPPORT lu à l’académie de Dijon le 19 mai 1813, sur une Machine à fabriquer le papier, inventée par le sieur Ferdinand Leistenschneider; 1813 – TABLE ANALYTIQUE des matières contenues dans les vingt huit premiers volumes du Journal des Mines; 1813.

 

 

 

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